Je suis professeure de science politique à l’Université Paris Nanterre et chercheuse à l’Institut des Sciences sociales du Politique (ISP, CNRS).

J’ai obtenu mon doctorat à Sciences Po Paris en 2009. Avant ma nomination à l’Université Paris Nanterre, j’ai été post-doctorante Marie Skłodowska-Curie à la University of California, Berkeley. Entre 2016 et 2021, j’ai été membre junior de l’Institut Universitaire de France (IUF). En 2021-2022, j’ai été membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton. Je suis habilitée à diriger des recherches depuis 2023.

Je suis lauréate de la médaille de bronze 2017 du CNRS.

Mes recherches s’inscrivent dans la sociologie politique de l’international. Je m’intéresse à l’Afrique et au Sud Global comme espaces d’expérimentation sociale et d’innovation théorique. J’ai écrit sur la guerre, le genre et les violences sexuelles ainsi sur les papiers d’identité et les technologies.

Le livre issu de ma thèse, Living by the Gun in Chad (Zed Books 2016), propose des perspectives pour penser les frontières de la guerre et de la paix. J’accorde une attention particulière aux formes de violence routinisées qui marquent l’entre-guerres, ces temps et ces espaces dans lesquels la guerre semble suspendue. Au Tchad, la violence armée est bien plus qu’une stratégie politique ou un registre de contestation. Le maniement des armes est devenu un métier pour une partie de la population masculine. J’étudie les liens historiques entre le militarisme et la masculinité ainsi que l’exclusion des femmes de cette forme de citoyenneté en armes.

Ces dernières années, j’ai travaillé sur une révolution politique et technologique encore méconnue: le mouvement global pour la mise en papiers – et en bases de données – de tous·tes les habitant·es de la planète. Depuis deux décennies, la frénésie sécuritaire et anti-migratoire a alimenté le boom du marché de la biométrie. Jamais l’identité biométrique des personnes (notamment en Afrique) n’ont autant intéressé les gouvernements. Si l’identification des individus intéresse les milieux de la sécurité et de la surveillance, elle est aussi promue au nom des droits humains, de la démocratie, du développement économique et de l’empowerment des femmes. Pour comprendre l’invention du marché des technologies d’identification biométriques, j’ai mené une enquête multi-située et étudié le rôle des industriels, des professionnels de l’identité et des élites politiques des pays africains. Cette recherche propose des pistes pour penser l’invention des marchés, la construction sociale des promesses technologiques et la place de l’Afrique dans la politique globale de la surveillance.

J’ai enfin écrit sur le genre, les violences sexuelles, la sécurité et l’éthique sur le terrain. Dans un article récent, je soutiens que nous (les chercheuses) devons réinventer une manière de penser et de faire du terrain, entre injonctions paternalistes à la prudence et déni des difficultés rencontrées.

Je suis membre du comité de rédaction de la revue de Sociologie Politique de l’International Cultures & Conflits.

https://orcid.org/0009-0002-1136-0784